Beaufortain, la montagne en mode slow
Blotti entre les massifs du Mont Blanc et de la Vanoise, le Beaufortain est un territoire de carte postale : une montagne aux formes douces, de petits chaînons rocheux entrecoupés d’alpages verdoyants, des forêts denses accrochées aux pentes, des lacs naturels, des vaches qui broutent paisiblement… Ce paysage harmonieux, à la nature préservée, est un terrain de choix pour la randonnée à pied l’été, en raquette l’hiver. On y cultive un « tourisme doux » où l’agriculture de montagne voisine avec les sports d’hiver, l’architecture montagnarde traditionnelle avec les barrages… Et, last but not least, on y produit le Beaufort, « prince des gruyères », qui à lui seul vaut le détour.
Vagabondages vous guide au cœur d’une terre paisible d’alpages à l’ambiance authentique.
Une montagne en douceur, invitation à la tranquillité
Des espaces à parcourir à pied comme en raquette.
D’altitude relativement modeste (1 660 m en moyenne) avec un plus haut sommet – Le Roignais – qui pointe à 2995 m, le massif présente de grands espaces ouverts qui se prêtent idéalement à la randonnée. On peut le traverser de bout en bout, à pied en été ou en raquette en hiver. Pâturages verts ou blancs, lacs aux eaux turquoise ou gelées, sommets remarquables (Grand Mont, Aiguille du Grand Fond, Pierra Menta) et Mont Blanc en toile de fond, hameaux portant l’histoire agricole de leurs habitants… tout ici imprime le regard et nourrit les souvenirs.
Le Tour du Beaufortain.
Sur l’intégralité de la distance (140 km) ou par étapes, ce parcours permet de découvrir l’intégralité du massif, avec à la clé des panoramas somptueux sur le Mont-Blanc. Vous ferez halte au Col du Bonhomme (2329 m) pour un panorama unique sur la réserve naturelle des Contamines-Montjoie d’un côté et sur le Beaufortain de l’autre. Vous emprunterez la Crête des Gittes (2538 m), un chemin taillé dans la montagne offrant des vues vertigineuses. Vous arpenterez Le signal de Bisanne, avec ses 1 941 m, un belvédère remarquable sur le massif du Mont-Blanc tout proche. Vous croiserez la Pierra Menta (2714 m), sorte de dent rocheuse en surplomb au-dessus du lac de Roselend. La légende raconte que Gargantua, pour traverser les Aravis, a décroché un coup de pied dans la montagne qui fit voler un énorme bloc qui se planta tout droit comme un piquet dans le Beaufortain. Le pic qui en résultat fût appelé Pierra Menta et la brèche devint le col des Aravis. Il est permis d’y croire ! Sur votre chemin, vous croiserez de nombreux lacs (lac des Fées, étang de la Péchette, lac d’Amour, lac de Saint Guérin…) pleins de charme et de calme. Une eau cristalline, le contraste des sommets enneigés, des champs de linaigrette d’un blanc immaculé… Un cadre propice à la contemplation.
La Réserve Naturelle de la Tourbière des Saisies.
Située entre 1550 et 1718 m d’altitude, cette tourbière de 290 hectares est un site naturel protégé vieux de 10 000 ans (un leg de la dernière période glaciaire). Classée en Réserve Naturelle Régionale en 2013, elle recèle une faune et une flore (dont des plantes carnivores) rares et fragiles. Vous pourrez cheminer au coeur de cette tourbière sur des entiers aménagés et visitez la Maison des Tourbières pour découvrir cet écosystème particulier. Un site rare en France puisque l’on trouve généralement ce type de tourbière dans les montagnes scandinaves.
Au pays du « Prince des gruyères »
Beaufort et spécialités de montagne.
La randonnée ça creuse. Une bonne raison pour déguster les spécialités culinaires, à commencer par la « star » du pays : le Beaufort (AOP/AOC), surnommé le « Prince des gruyères ». Il tient son goût fruité du lait de l’herbe des estives que broutent les vaches montagnardes de races Tarine et Abondance. Vous pourrez découvrir les secrets de sa fabrication en visitant une fromagerie coopérative laitière. Vous n’êtes pas fromage ? Crozets, pormoniers (spécialité de saucisses aux herbes) diots cuisinés au vin de Savoie, fricassée de caïon… sauront régaler vos papilles. Au dessert, ne ratez pas le rissole aux poires et la rioute, brioche traditionnelle en forme d’anneau parfumée à l’anis Un régal !
Terre de patrimoine industriel et historique
La force de l’eau.
Dans le Beaufortain, les lacs et les barrages font partie du paysage, offrant des vues spectaculaires et témoignant d’un travail de titan. Le grand barrage de Roselend, à 1557 m d’altitude, est réputé pour ses eaux turquoise et la Chapelle Ste Marie Madeleine, remontée sur la rive du lac avant la mise en eau du barrage en 1960. Une fois sur place, levez les yeux et contemplez le roc du Vent, l’aiguille du Grand Fond et la célèbre Pierra Menta. Le barrage de Saint-Guérin propose, lui, une passerelle népalaise de 83 mètres de long, à plus de 20 mètres de hauteur. Frisson garanti !
l’héritage des pierres.
Dans le vocable savoyard, « fort » désigne un endroit fortifié, une forteresse. En atteste les nombreux châteaux médiévaux (Vans, Randens, Beaufort, La Sallaz…) à découvrir. Le patrimoine est aussi religieux avec plusieurs églises (Sainte Agathe à Queige, Sainte Maxime à Beaufort…) et chapelles (Saint-Bernard-de-Menthon au Bersend). Fidèles au style baroque, elles frappent par l’apparence contrastée d’un extérieur austère et d’un intérieur richement décoré.