Rencontre avec : Chantal de Destinations Queyras
Bonjour Chantal, peux-tu te présenter brièvement ?
Bien sur ! Je m’appelle Chantal et je suis la gérante de Destinations Queyras depuis 20 ans. Notre agence est née de l’idée de 4 accompagnateurs en montagne en 1998 : Yves Fouque, Thierry Franzini, Nicolas Crunchant et moi même. Nous vivions tous dans ce magnifique Parc régional du Queyras et il nous tenait à cœur de créer des liens avec les acteurs locaux mais aussi de placer la relation humaine au cœur de nos échanges avec nos clients. Notre agence existe depuis 26 ans maintenant et je suis fière de faire partie des 5% de femmes à la tête d’entreprises dans le monde.
Ton agence est aujourd’hui un acteur phare de la randonnée en Queyras. A quoi attribues-tu ce succès ?
Tout cela serait impossible sans notre équipe de bureau, composée de 6 personnes, qui conçoit les séjours et assure l’accueil, tant physique que téléphonique, de nos clients. Nous vivons sur le territoire tout au long de l’année et pratiquons la montagne chaque jour, nous attachons une grande importance à informer et rassurer chacun de nos clients dans notre relation avec eux.
Tout cela serait également impossible sans nos guides, qui grâce à leur connaissance intime et intuitive de leur « chez eux », ont un rôle de médiateur et d’interface avec le pays, sa nature, sa culture, ses traditions et ses anecdotes.
A quoi ressemble une journée de travail chez Destinations Queyras ?
Depuis le Covid, une nouvelle manière de consommer et de découvrir la montagne est née, nécessitant que notre équipe s’adapte, encadre et rassure ces nouveaux adeptes. La demande de séjours sur mesure, a considérablement augmenté. Naturellement, le séjour « personnalisé » est devenu notre spécialité.
Pour tous nos clients et également ceux s’inscrivant en liberté (donc sans guide), l’idée avant tout est de faire passer un message, un petit guide des usages et coutumes en montagne pour apprendre à respecter et à partager cet environnement afin de contribuer activement à la protection et la valorisation de nos territoires de cœur.
Nous sommes la première agence marquée Valeurs Parc, nous travaillons depuis la création de l’agence en étroite collaboration avec les institutions comme le Parc naturel régional du Queyras ou l’office du tourisme du Queyras.
Pourquoi as-tu décidé de rejoindre le réseau d’agence Vagabondages ?
Toutes ces valeurs dont j’ai parlé sont portées par le réseau Vagabondages, c’est donc tout naturellement que nous avons rejoint ce groupement, il y a plus de 10 ans. Cette diversité de structures en fait sa force et nos actions communes sont portées par ces valeurs de respect, d’écoute et d’échanges amicaux pour aller dans le même sens tout en gardant nos spécificités.
Pour terminer cette interview, peux-tu nous donner 3 bonnes raisons de venir découvrir le Queyras ?
Pas facile comme question… Je n’ai pas de sentiers préférés mais des instants gravés à tout jamais dans ma mémoire que je pourrais résumer par : de belles rencontres (faune, humaine..), un partage de joie et de bonne humeur avec de bons petits produits locaux, une expérience, une émotion…
Donc je dirais que les trois bonnes raisons de venir découvrir le Queyras c’est : 300 jours de soleil par an, un accueil et des rencontres avec des femmes et des hommes de terroir loin des villes, et… Tu sais le Queyras se mérite, sans autoroute, on n’y passe pas par hasard, c’est un choix d’y aller et ensuite cela devient un besoin.
A LA DECOUVERTE DU MASSIF DU QUEYRAS
Nichée dans les Hautes-Alpes, au cœur de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur depuis 1958, le massif du Queyras se trouve à la croisée de plusieurs territoires : au nord, il côtoie le Briançonnais, à l’est, l’Italie, au sud, les Alpes-de-Haute-Provence, et à l’ouest, la vallée de la Durance.
Parmi les nombreux massifs des Alpes, rares sont ceux qui ont des frontières naturelles aussi nettes ! Le Queyras, véritable citadelle naturelle, est encerclé de crêtes et de sommets. Seule la combe du Guil, ouverte sur la région du Guillestrois, permet d’y accéder.
Autour du Queyras, de nombreux sommets dépassent les 3000 mètres d’altitude. Le Pic de la Font Sancte, avec ses 3387 mètres, en est le point culminant, mais plusieurs autres montagnes franchissent également les 3300 mètres. Quant au Mont Viso, majestueux à 3841 mètres, il s’élève en Italie, à quelques centaines de mètres seulement de la frontière !
Du soleil toute l’année dans les 4 vallées
Le Queyras s’articule autour de quatre grandes vallées. La principale, celle du Guil, s’étend d’est en ouest sur 54 km et accueille les charmantes communes de Château-Ville-Vieille, Aiguilles et Abriès-Ristolas. Au nord, la vallée d’Arvieux mène jusqu’au célèbre col de l’Izoard. À l’ouest, la vallée du Cristillan abrite le pittoresque village de Ceillac. Plus au sud, la vallée des Aigues rassemble Molines et Saint-Véran.
Avec une altitude moyenne de 2000 mètres, le Queyras est reconnu comme l’une des plus hautes montagnes habitées d’Europe ! Grâce à un ensoleillement exceptionnel – environ 300 jours de soleil par an, comme à Nice – la région a été colonisée dès la préhistoire. Mais ce ciel souvent dégagé a un effet secondaire : il renforce le phénomène de l’albédo. Chaque nuit, la chaleur emmagasinée par le sol est rapidement dissipée, entraînant près de 200 jours de gel par an. En été, les écarts de température entre le jour et la nuit sont spectaculaires, pouvant atteindre 30°C ! Alors, si vous envisagez de passer une nuit à la belle étoile, n’oubliez pas votre bonnet, même en plein mois d’août !
Le Queyras : un véritable jardin sauvage
Sur un territoire de seulement 600 km², le Queyras est un véritable paradis botanique, abritant près de 1450 espèces de plantes ! Dans les gorges du Guil, on peut voir la lavande s’accrocher vaillamment aux rochers arides. Plus haut, sur les alpages baignés de soleil, un véritable festival de fleurs s’épanouit, avec des gentianes, des campanules, des centaurées et des orchidées qui colorent les pelouses de mille nuances. En montant encore, on découvre les edelweiss, les saxifrages et les silènes acaules jusqu’aux sommets.
Du côté de la frontière italienne et autour du majestueux mont Viso, un climat plus humide permet à des espèces rares, parfois endémiques, de prospérer. Parmi elles, la primevère marginée, la gentiane de Schleicher et la grassette d’Arvet Touvet offrent un spectacle unique pour les passionnés de nature.
Des bêtes à poils, à plumes et à cornes
Côté faune, le Queyras ne manque pas de trésors ! On y croise tous les grands ongulés de montagne : chamois, bouquetins (réintroduits en 1995), mouflons, cerfs, chevreuils et sangliers. Les marmottes, quant à elles, sont omniprésentes, surtout dans l’est du massif, tout comme les petits rongeurs comme le campagnol et l’écureuil. Côté oiseaux, le lagopède alpin et le tétras-lyre comptent parmi les espèces les plus emblématiques de la région.
Les rapaces ne sont pas en reste, surtout l’été, avec la présence de circaètes Jean-le-Blanc, de faucons pèlerins, d’aigles royaux et de majestueux vautours fauves. Si vous apercevez dans le ciel un groupe d’oiseaux impressionnants planant sans effort, pas de panique ! Ce sont des vautours, qui peuvent atteindre une envergure de 2,75 m, profitant des courants ascendants pour se déplacer sans un battement d’aile, à la recherche d’une charogne de mouton ou de chamois. Un spectacle fascinant, à coup sûr !
