Cap sur les Cévennes, entre terre et ciel
Bienvenue dans le Parc National des Cévennes ! Á cheval sur les départements de la Lozère, du Gard et de l’Ardèche, 3000 km² d’espaces sauvages s’offrent aux randonneurs. Du Mont Lozère au Mont Aigoual, des Causses au Pays d’Oc, c’est une mosaïque de paysages et d’ambiances assez unique : immenses plateaux karstiques, étroites crêtes granitiques, profondes vallées verdoyantes, vastes espaces boisés ou de haute garrigue… Ici, le ciel est tellement pur que la voie lactée s’étire d’un horizon à l’autre. C’est le pays des chèvres, du ver à soie, du châtaignier, des terrasses et des murets en pierres sèches, un territoire où l’histoire des Camisards a laissé son empreinte. Avec 5000 km de sentiers balisés, les itinéraires s’adaptent à tous les niveaux et toutes les envies.
Vagabondages vous emmène au cœur d’un pays où les beautés de la nature croisent les chemins de l’histoire des Hommes.
Le royaumes des étoiles
Réserve Internationale de Ciel Etoilé, décrochez la lune.
Imaginez-vous contempler la voie lactée s’étirer d’un horizon à l’autre, les variations de la lune, le scintillement de milliers d’étoiles, voile de diamants nappant la nuit noire des Cévennes… sans lunettes astronomique. C’est ce qu’offre au regard la Réserve Internationale de Ciel Étoilé (la plus grande d’Europe !), au cœur du Parc National des Cévennes. Ici, le ciel est tellement pur et dénué de pollution lumineuse que les constellations d’étoiles sont visibles à l’œil nu. Un privilège et la sensation de décrocher la lune. Pour vous approcher encore plus près des étoiles, rendez-vous à l’observatoire astronomique des Pises, niché à 1300 m d’altitude. Firmament, nébuleuses, galaxies tapissent le ciel de nuances de bleus, de rose, de violet…
Sur les chemins historiques
Les chemins de Stevenson.
Il y a plus d’un siècle, en 1878, le jeune écrivain Robert Louis Stevenson partait à pied à la découverte d’un pays inconnu en compagnie de l’ânesse Modestine. Après son périple, il publiait son journal de route « Voyage avec un âne à travers les Cévennes », devenant ainsi le père des randonneurs. Ce chemin (250 km sur le GR 70) se parcourt encore aujourd’hui depuis le Puy-en-Velay jusqu’à Saint-Jean-du-Gard. Une magnifique randonnée qui traverse les hauts plateaux volcaniques du Velay, les petites vallées verdoyantes du Gévaudan, les chaos granitiques du Mont Lozère et les sentiers de schistes des vallées cévenoles. Au sommet du Mont Lozère, point culminant des Cévennes, à 1699 m d’altitude, vous serez saisi par les points de vue à 360° sur l’Aubrac et la Margeride. Votre chemin sera jalonné de villages typiques, dont Pont de Montvert, épicentre de la guerre des Camisards, pendant les guerres de religion. Faites une halte à Florac, blottie au pied du Causse Méjean où se rencontrent le Tarn, le Tarnin, la Mimente et le Vibron.
Sur les pas des Camisards.
Au XVIe siècle, les Cévennes sont gagnées par les idées de Luther et de Calvin. Catholiques et protestants se déchirent dans un conflit destructeur, ravivé au XVIIIe siècle au cours de la guerre des Camisards. Une boucle de 140 km – le chemin des Camisard – en Cévennes méridionales (entre Gard et Lozère) relie des lieux empreints de cette mémoire : Mialet, Saint-Jean-du-Gard, la Barre des Cévennes… Elle rejoint l’itinéraire « Sur les pas des Huguenots » (2000 km) emprunté par ceux qui fuyaient les persécutions dans les Cévennes pour atteindre la Suisse et l’Allemagne. Sur votre chemin, vous croiserez sûrement des temples protestants et des sépultures marquées par deux lauzes et un cyprès (symbole de la flamme d’éternité). Une émouvante plongée dans l’histoire.
Des paysages façonnés par l’homme
Un empilement de terrasses.
De faible altitude mais à très fortes pentes, le pays cévenol alterne crêtes et vallées fortement encaissées. Pour y vivre, l’homme a dû aménager le paysage en substituant à la pente des empilements continus de terrasses (des « bancels » ou « faïsses ») depuis le fond de la vallée jusqu’au sommet, et construire des canaux d’irrigation et des murets en pierre sèche. On y cultive encore aujourd’hui l’authentique oignon doux des Cévennes (AOP). Faites une halte à l’ombre d’un châtaignier, le temps d’admirer ce patrimoine culturel ancestral.
Voyage en terres paysannes.
Les Cévennes, terre de tradition pastorale, ont conservé intact les anciennes drailles utilisées pour la transhumance des moutons. Le tour en Pays Cévenol (GR 67 – 121 km) propose de mettre ses pas dans ceux des bergers d’autrefois. Un magnifique parcours aérien au départ d’Anduze qui franchit les cols de l’Asclié et du Pas, passe au pied du Mont-Aigoual (le sommet est à 1567 m et s’atteint par un escalier de 4000 marches ; avis aux courageux !), emprunte les crêtes qui dominent les vallées des Gardons avant de rejoindre Barre-des-Cévennes et Les Ayres. En chemin, prenez le temps de visiter le mas Soubeyran et son musée du Désert, haut lieu du protestantisme. Profitez d’une visite pour déguster l’emblématique Pélardon (l’un des plus anciens fromages de chèvre), accompagné de quelques châtaignes – « l’arbre à pain » – et d’un verre de vin des pays des Cévennes ou de Cartagène.