L’Ubaye, voyage grandeur nature
Entre Queyras et Mercantour, aux portes du Piémont italien, l’Ubaye est l’une des dernières vallées sauvages des Alpes. Ambiances alpine et provençale se marient pour offrir des paysages variés où se conjuguent les vallées suspendues, marchepieds vers des sommets à plus de 3000 m, et les multiples cols débouchant sur des lacs nichés dans d’anciens cirques glaciaires. Riche d’une faune et d’une flore abondantes, on y découvre des hameaux isolés et des « fortifications du vertige », témoins de l’histoire de cette terre de frontières. Protégée des vents par son relief, on y compte jusqu’à 300 jours de soleil et seulement 700 mm de précipitations par an, de quoi vous assurer des randonnées ensoleillées !
Vagabondages vous embarque au cœur d’une vallée encore un peu secrète et sauvage.
Randonner en terre sauvage
Le Tour de l’Ubaye.
Immersion de plusieurs jours en pleine montagne, le Tour de l’Ubaye (GR 56, 157 km) traverse plusieurs massifs (Haute-Ubaye, Haut-Verdon, Mercantour) avec une variété de paysages uniques. Aux vallons verdoyants parsemés de forêts de hêtres et de mélèzes succède le spectacle minéral des barres rocheuses, roches moutonnées et moraines. De cols en passages en balcons et en crêtes panoramiques vous voisinerez avec des sommets (Aiguille de Chambeyron (3412 m), Pics de la Font Sancte (3385 m), Pain de Sucre, Chapeau de Gendarme, pics des Trois-Evêchés…) et rejoindrez de nombreux lacs nichés dans d’anciens cirques glaciaires, dont le lac d’Allos à 2228 m, plus grand lac d’altitude d’Europe, dominé par le Mont Pelat à 3052 m. Vous serez accueillis avec chaleur dans de petits hameaux isolés pour une immersion garantie. Un itinéraire franchement sauvage qui imprime les pupilles !
Une faune préservée.
Au fil de votre randonnée, vous rencontrerez une faune d’une grande diversité. Chamois, bouquetins, mouflons et marmottes peuplent en grand nombre les espaces sauvages. Les loups, venus d’Italie, ont repris possession de leurs anciens territoires. Insaisissables, il arrive que des randonneurs chanceux les voient. N’oubliez pas vos jumelles ! Dans le ciel évoluent de nombreux rapaces comme l’aigle royal ou le gypaète barbu. Les influences climatiques de la vallée de l’Ubaye sont aussi propices au développement d’une flore exceptionnelle, dont la célèbre reine des Alpes (le chardon bleu), une espèce endémique sauvée de l’extinction.
Faire sa trace et en prendre plein les yeux
Escapades en poudreuse.
Si la capitale de l’Ubaye sonne comme un air d’été, Barcelonnette est entourée de sommets qui offrent de multiples possibilités de randonnées en skis et en raquettes l’hiver. Avis aux amateurs, plus de 30 sommets, dont certains à plus de 3000 m, vous attendent ! Avec à la clé, une neige souvent abondante et fraîche (les « retour d’Est » sont fréquents dans cette région), associé à un ensoleillement exceptionnel. Grands espaces enneigés des vallons du Bachelard, de Laverq, de Lauzanier ou de Restefond, cirques glaciaires, pyramides rocheuses (Brec de Chambeyron, Bric de Rubren…)… les paysages sont sauvages et magnifiques. Les amateurs de glisse trouveront de quoi faire dans les stations de ski de Pra Loup (2500 m), Le Sauze et Sainte Anne, avec de belles escapades en hors-pistes pour flirter avec la nature.
Remonter le temps
Un patrimoine architectural étonnant.
La surprise est intacte de découvrir un « bout » du Mexique en Ubaye. Étonnant mais vrai ! Durant les siècles précédents, les habitants furent nombreux à quitter la vallée pour le Nouveau Monde et plus précisément le Mexique. Fortune faite, ils sont rentrés au pays où ils se sont fait bâtir aux abords de Barcelonnette et Jausiers de somptueuses villas aux influences mexicaines.
À la frontière entre France et Italie, l’Ubaye a longtemps été un territoire contesté qu’il fallait protéger. De nombreuses fortifications ont été construites tout au long de la vallée. Au fil de vos randonnées, vous remonterez le temps, le long de la ligne Maginot des Alpes (Saint-Ours, vallon de la Moutière, plateau de Mallemort…). Vous découvrirez aussi le Fort de Tournoux, véritable citadelle construite au 19é siècle contre les flancs de la montagne sur plus de 700 m de dénivelé.