Chartreuse l’envoutante, Belledonne la préservée
Entre Isère et Savoie, séparés par une large vallée, les massifs de la Chartreuse et de Belledonne se font face, proposant deux visages bien différents, aussi séduisants l’un que l’autre. Au calcaire répond le granit, aux hautes falaises réplique les sommets découpés, aux forêts verdoyantes ripostent les combes, aux cascades rétorquent les lacs d’altitude… Chacun, avec son âme, ses particularités et ses richesses naturelles propres offrent de multiples possibilités d’évasion, en été comme en hiver, à pied comme en raquette ou à ski de randonnée, des plus douces aux plus sportives.
Vagabondages vous embarque au cœur de deux massifs aux multiples visages avec en partage une nature généreuse.
La Chartreuse : écrin vert couronné de falaises calcaires
Randonnée verte et blanche.
Une liqueur unique à la recette secrète, un monastère pluriséculaire, des cascades cristallines, de vastes espaces fracturés de lapiaz, des forêts couleur émeraude, des alpages haut perchés, des villages blottis au creux de vallons… la Chartreuse envoute par la diversité de ses ambiances. 1300 km de sentiers balisés, entre 200 et 2082 m d’altitude, attendent les randonneurs en été et en hiver où un enneigement et un relief propice en font une destination idéale pour la randonnée en raquettes. La traversée du massif est devenue, au fil des ans, un « must » des amateurs de raid hivernal, entre découverte des villages enfouis sous la neige, crêtes panoramiques et ascension de sommets facilement accessibles : Chamechaude (2082 m), la Dent de Crolles (2062 m) dominant Grenoble, le Grand Som (2026 m) et le fameux Mont Granier (1933 m) – plus haute falaise calcaire d’Europe – tout au-dessus de Chambéry. Une immersion mémorable avec le Mont Blanc en toile de fond et la chaîne de Belledonne en vis à vis.
Cirque de Saint-Même, joyau caché.
« Whaou ! », c’est ce qu’évoque aux visiteurs le Cirque de Saint-Même à Saint-Pierre d’Entremont. Imaginez trois cascades cristallines jaillissant des sources du Guiers-Vif et se jetant depuis une falaise haute de 500 m. Un spectacle grandiose aux couleurs changeantes selon la saison. L’été, le flot gronde, la lumière se décompose derrière le rideau d’eau ; l’hiver, les cascades semblent figées dans le froid, l’atmosphère se fait feutrée. En repartant, le pont qui surplombe le Guiers disparaît entre les arbres et les cascades à l’abri des regards. Incontournable !
Les Hauts de Chartreuse, réserve naturelle.
Sur la partie Est du massif de la Chartreuse s’étend un vaste monument rocheux bordé de hautes parois (300 m !), du Mont Granier au Nord, à la Dent de Crolles au Sud. Accessible uniquement à pied, cet espace de 4 400 hectares, classé Réserve Naturelle de France, a conservé une richesse naturelle exceptionnelle. Plus de 700 espèces végétales ont été recensées, près de 75 espèces d’oiseaux (dont des aigles royaux) et 43 espèces de mammifères (chamois, marmottes, bouquetins…). Les milieux rocheux abritent des plantes remarquables comme la primevère oreille d’ours, la potentille luisante et la vulnéraire des Chartreux, endémique au massif. Cet espace protégé vous attend.
Quand l’histoire et la nature font alliance
Monastère et élixir, secret des Chartreux.
La Chartreuse porte en héritage l’implantation des moines-ermites de l’ordre des Chartreux. Le monastère de La Grande Chartreuse – maison-mère de l’ordre – se dresse à 850 m d’altitude au pied du Grand Som, dans un paysage grandiose. Une route bordée d’arbre que l’on emprunte en silence mène vers le Désert de Chartreuse, vaste étendue d’où émergent les murs d’enceinte du monastère. La solennité des lieux le dispute à la beauté de l’environnement. Instant suspendu ! Même quand les cloches des huit clochers viennent briser le silence, le mystère reste à son comble. Un autre mystère reste entier, celui de la célèbre liqueur que fabriquent les moines. Inchangée depuis 1764, sa recette est un secret. On sait seulement qu’elle comprend 130 plantes et titre 55° (!). La (nouvelle) distillerie d’Aiguenoire ne se visite pas (secret oblige). Mais l’ancienne distillerie à Voiron, transformée en musée, vous permettra de découvrir les origines de cet élixir jaune ou vert.
Arcabas et l’église St Hugues.
Au pied des trois sommets emblématiques du massif (Chamechaude, Charmant Som et Grand Som), se niche une des plus belles réalisations d’art sacré contemporain du XXéme siècle : l’église Sain-Hugues-de-Chartreuse. Si l’extérieur de cette église de montagne est d’apparence modeste, l’intérieur a été richement décoré par l’artiste Arcabas. 111 vitraux originaux, des tableaux, des fresques murales, des sculptures, tout ici retient le regard. 35 années de travail méritent votre visite.
La chaîne de Belledonne, sauvage et préservée
Ambiance montagne et pause balnéo.
Avec 193 sommets dont 31 de plus de 2000 m, Belledonne est une chaîne montagneuse sauvage, peu parcourue et donc préservée. Aucune route ne traverse ce massif entre Isère et Savoie. Profondément entaillé par des combes, des lacs d’altitude, des pierriers, des pics acérés et avec un point culminant à près de 3000 m (le Grand Pic de Belledonne – 2977 m), l’ambiance est ici montagnarde. On y trouve, été comme hiver, à pied, en raquettes ou en skis de randonnée, de multiples possibilités d’évasion, des plus douces aux plus sportives. Les amateurs de glisse auront de quoi se régaler dans les stations de Chamrousse (célèbre pour avoir accueilli les épreuves de ski alpin au JO de Grenoble en 1968) et des 7 Laux. Côté détente, faites une pause balnéo dans la station thermale d’Allevard-les-Bains. Ses eaux riches en soufre sont réputées pour apaiser les rhumatismes. Libérez les toxines, chassez le stress…, la rando en mode « pause ».